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Trouver des solutions pour limiter la volatilisation de l’azote

By 21 août 2024No Comments

L’azote est un élément clé dans la production agricole, mais il peut entraîner des conséquences sur l’environnement.

Derrière ces apports sur les cultures, on retrouve également des émissions de particules (ammoniac NH₃ et protoxyde d’azote N₂O) en quantité variable selon les types de produits épandus, les conditions d’épandage et le matériel d’épandage utilisé.

Les émissions de particules sont également liées à d’autres secteurs industriels.

Dans le secteur agricole, 94 % de ces particules sont de l’ammoniac, dont 59 % proviennent de l’application d’engrais organiques et minéraux, et 41 % des pratiques d’élevage (émissions au pâturage, dans les bâtiments d’élevage, et lors du stockage des déjections).

Un impact environnemental.

Cette volatilisation a un impact environnemental ainsi qu’un impact sur la santé humaine. L’agriculture elle-même subit ces effets avec des baisses de rendement des cultures, des pertes de biodiversité et des impacts sur la santé animale.

Une réduction de 13 % de la volatilisation est attendue d’ici 2030.

Face à ce constat, l’État a adopté le Plan National de Réduction des Emissions de Polluants Atmosphériques (PREPA) afin de supprimer l’utilisation des matériels les plus émissifs à horizon 2025.

En complément de ce programme, des mesures techniques au sein des exploitations peuvent permettre de réduire ces émissions.

Qui dit volatilisation de l’azote, dit perte d’argent.

Dès lors qu’un épandage d’effluents est réalisé, le risque de volatilisation de l’azote est présent. Ce risque sera très variable selon trois critères :

  • Le type d’effluent épandu
  • La période d’épandage et les conditions météorologiques
  • Le matériel d’épandage

En Bretagne, selon une étude de la Chambre d’Agriculture, ce sont 100 000 tonnes de NH₃ par an qui sont estimées perdues, principalement à cause des épandages de produits organiques.

Cette volatilisation représenterait 50 kg N/ha ! Si l’on considère le prix du kilogramme d’azote à 1 €, cela équivaut à 50 € non valorisés par la plante.

Guides des bonnes pratiques environnementales.

Dans ce même raisonnement, le guide des bonnes pratiques environnementales permet de travailler par thématique d’élevage (bovins, porcins, aviculture, etc.) avec pour objectif de limiter ces émissions à terme.

Des fiches techniques sont disponibles pour la partie élevage : stockage, alimentation, pâturage, épandage, etc.

Il en existe également pour la partie cultures : gestion de la fertilisation azotée, gestion des résidus, matériel d’épandage.

On y trouve des points de vigilance, des notions de coûts, ainsi que des témoignages.

 

 

 

 

 

Exemple de la fiche couverture de fosse :

Trois possibilités existent pour la couverture de la fosse : rigide, souple, ou croûte naturelle.

En termes de faisabilité technique, les meilleures solutions sont la couverture rigide ou la croûte naturelle.

Cependant, il est important de s’assurer de la faisabilité lors de la construction pour mettre en place ces solutions : prévoir un poteau central, alimenter la fosse par le bas, utiliser un système de brassage qui ne brise pas la croûte naturelle, etc.

Une attention particulière est également nécessaire au moment de l’épandage, notamment avec du matériel d’enfouissage ou à pendillards, où le lisier ne doit pas être trop compact pour sortir des buses.

Les coûts d’investissement varient de 30 à 90 € selon le type de couverture installée.

 

Je vous invite à consulter les fiches techniques du guide qui vous concerne par ce lien.

AgriVision Air – Un Outil d’aide à la décision.

En ce qui concerne la faisabilité des épandages, AgriVision’Air est un outil permettant de définir les meilleures périodes pour l’épandage d’effluents.

Au quotidien, cet outil permet de réaliser des simulations d’épandages d’effluents et d’estimer les risques de volatilisation selon les conditions atmosphériques du moment, le matériel utilisé, l’effluent épandu et le délai d’enfouissement.

Dans cet exemple, en effectuant un épandage à la buse dans de mauvaises conditions atmosphériques, ce sont 17 kg de NH₃ qui se volatilisent.

Dans le cadre d’un projet ou d’une étude d’investissement en matériel, cet outil permet de comparer différents équipements et de choisir celui qui est le plus adapté à un groupe d’exploitants selon leur utilisation.

Il est possible de créer votre compte afin de vous géolocaliser et de mémoriser le matériel utilisé sur l’exploitation. Cet accès en ligne, disponible sur tablette et smartphone, est gratuit.

Des aides à l’investissement.

Dans le cadre de projets d’investissement dans des matériels moins émissifs, le plan PREPA mentionné précédemment doit être mis en relation avec le Plan de relance actuellement en vigueur : FranceAgriMer.

L’objectif de ces aides est d’accompagner les exploitants dans l’investissement de matériels d’épandage limitant la volatilisation (systèmes enfouisseurs, par exemple), ainsi que dans la mise en place de couvertures pour le stockage des effluents. Les aides peuvent atteindre jusqu’à 40 % des investissements, selon l’éligibilité des matériels.

Cette aide est disponible jusqu’au 31/12/2024 (dans la limite de l’enveloppe budgétaire), avec l’espoir qu’elle sera de nouveau disponible en 2025.

 

Dans le cadre des mes conseils et suivis personnalisés, je vous propose de vous accompagner dans la conception de la demande d’aide ou pour tout renseignement à ce sujet.